Un week-end, nous venions d'arriver depuis quelques heures à la plage quand le temps a changé. Nous avons donc décidé de tout remballer et de partir.
Tout en jonglant avec des jouets de plage pleins de sables et des serviettes mouillées dans mes bras, je tentais de convaincre mon enfant de 2 ans et demi que c'était une bonne idée de quitter cet immense terrain de jeu qu'est la plage pendant que mon mari récupérait les chaises pliantes et notre bébé de 4 mois en pleurs.
Alors que nous marchions péniblement dans le sable, j'ai remarqué qu'un homme plus âgé nous regardait et l'entendit dire gentiment à sa femme :
«C'était le bon temps, hein? »
Je me suis arrêté , pas physiquement, mais intérieurement, et quand nous sommes arrivés à la voiture, ma voix s'est brisée quand j'ai raconté à mon mari ce que j'avais entendu. Je n'avais pas de larmes, - bien que, venant de moi, cela n'aurait pas été trop surprenant - mais une émotion forte m’étreint quand je lui dis : «C’est le bon temps ! Nous le vivons en ce moment ! C’est maintenant !»
Dans les semaines qui ont suivi, j'ai fait un effort conscient pour rejouer dans mon esprit ces mots et cette scène à la plage. Nous étions collants de crème solaire, les cheveux emmêlés par le vent, les mains pleines de choses, traînant nos bébés dans le sable, et au lieu de voir le chaos, cet homme nous voyait comme un beau souvenir de sa propre famille. Nous étions dans les meilleurs moments.
Ce fût un rappel puissant pour moi en tant que maman. A l'époque, cela ne faisait que 4 mois que j’avais deux enfants et j’avais passé les huit premières semaines après la naissance de mon deuxième fils à me demander comment il était possible pour quelqu'un d’avoir plus d'un enfant et de garder sa santé mentale.
Le ramassage sans fin des jouets, les accidents d'apprentissage de la propreté, les tétées et biberons sans fin, les luttes pour boucler les sièges bébé, … ne sont peut-être pas les meilleurs moments de la journée, mais d’une certaine façon, c’est avec ce premier sourire de bébé, ce commentaire hilarant que seul un bambin est capable de faire, et ces câlins sortis de nulle part qui vous donnent envie de geler le temps, que tout se combine pour faire une expérience de vie incroyable.
Quand nous sommes au milieu de la journée, dans l'agitation de toutes les petites choses de la vie, il est facile de perdre de vue à quel point ces moments sont magiques. Mais le commentaire de cet homme m'a rappelé que les jours où nos enfants sont petits seront peut-être les jours pour lesquels nous serons nostalgiques.
Le défi consiste à se rappeler, la prochaine fois que votre tout-petit jettera intentionnellement un camion de pompier en plastique à la tête de votre bébé après qu'ils aient tous deux refusés de faire la sieste toute la journée, que « c’est le bon temps ».
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